Selon certains numérologues, il existerait des dettes karmiques. En fonction des nombres se trouvant dans votre thème numérologique ou votre chemin de vie, il subsisterait des blocages ou des épreuves. Or, cette façon d’appréhender la numérologie peut être réductrice. La numérologie doit être avant tout l’opportunité de vous faire avancer sur votre cheminement et de mettre en lumière les potentiels de chacun. Non pas d’amener du mal-être en pointant du doigt un potentiel blocage dû à des « mémoires anciennes ». Parlons un peu de ces « dettes karmiques » et de ma façon de les envisager.
Vivre avec un nombre « karmique » : mode démystification activé !
Depuis quelque temps, le principe de « dettes karmiques » semble émerger. Et certains propos font froid dans le dos.
Qu’est-ce qu’un nombre karmique ?
En sanskrit le mot karma signifie « acte » ou « action ».
Ce serait en fait des « répliques » de nos actions dans des vies antérieures qui se manifesteraient dans notre vie actuelle.
Les personnes étant nées à certaines dates ou empruntant certains chemins de vie seraient de cette façon confrontées à des schémas répétitifs et récurrents ?
C’est une façon d’envisager la numérologie que je ne partage pas vraiment.
Par exemple, selon ces croyances, les personnes ayant dans leur thème numérologique les nombres 13, 14, 16 et 19, tout comme les chemins de vie 1, 4, 5 et 7 seraient fortement impactées par des blocages et ces « dettes karmiques ».
Et c’est ainsi qu’elles devraient, pour reprendre certains propos affligeants « payer leur dette karmique » dans cette vie.
Tout cela n’est pas très réjouissant et n’engage pas sur un avenir très serein pour la personne je trouve.
Comment démystifier ce principe ?
Prenons un exemple : je suis moi-même née un 19.
Cela tombe très bien ! Je suis mon meilleur sujet d’observation.
J’ai été formée à une numérologie dite « classique », c’est-à-dire, pragmatique, cartésienne et sans aucune connotation karmique.
Puis j’ai corrélé mes différents apprentissages et ma passion pour le druidisme pour créer une numérologie que j’appelle « végétale », en intégrant l’énergie des plantes et plus particulièrement des arbres aux différents thèmes que je réalise.
Ce n’est donc que, bien après, en lisant de nombreux ouvrages sur la numérologie que j’ai appris que j’aurais (selon certains numérologues) une « dette karmique » et qu’elle était d’autant plus forte qu’elle se situe dans mon jour de naissance, le 19.
Le nombre 19 correspond à l’égoïsme, l’injustice et l’égocentrisme. Ce qui voudrait dire que, dans une vie passée, j’aurais potentiellement usé de mon pouvoir pour manipuler mon entourage sans me soucier des dommages collatéraux. Je devrais donc en « payer » le tribut dans cette vie-ci.
Pas vraiment glamour, tout cela !
Vraisemblablement, il y aurait deux façons où la dette karmique agirait sur notre vie :
- Soit-elle continue sur la même trajectoire ;
- Soit elle impulse l’effet inverse.
Donc, pour revenir à mon sujet d’observation, soit les personnes nées un 19 font preuve d’égoïsme et d’injustice, soit elles doivent faire face à l’égoïsme et à l’injustice des autres.
Eh bien, je ne vis ni l’un, ni l’autre !
Pourquoi donner de l’importance aux « dettes karmiques » est-il dangereux ?
Nous aurons tous affaire, un jour ou l’autre, à des personnes qui vont faire preuve d’égoïsme ou d’injustice envers nous. Tout comme nous le ferons pour eux également.
Personne n’est lisse ! Bien heureusement.
Et il y a de nombreux paramètres qui entrent en compte dans une personnalité. Nous avons tous un passif sur lequel nous nous sommes construit.
Et cela, que l’on ait un 1, 2, 3, 13, 14, 16, 19 ou 30 dans son thème numérologique.
Cela s’appelle la vie et ses tourbillons ! Tout simplement.
Les rencontres sont faites pour nous faire évoluer ; pour nous plonger dans notre intérieur, creuser de profonds sillons de lumière en soi afin de grandir et d’avancer. Et d’apprendre et comprendre.
Il n’y a pas de bon ou de mauvais nombre en numérologie.
Tout comme il n’y a pas des personnes « gentilles» et d’autres « méchantes».
Mais au contraire, il y a tout un écosystème de personnalités différentes parfois compatibles et parfois non.
Nous avons tous un rôle à jouer dans cette vie.
Et tous les rôles sont importants.
Selon moi donner de l’importance à des mémoires karmiques obscurcit la numérologie, cela dépose un « fardeau » sur le dos de la personne. Et ce n’est pas du tout ma vision de cette discipline.
La vie étant déjà un terrain de jeu amplement difficile par moment, il n’est, à mon sens pas vraiment utile d’en rajouter.
Comment faire tourner son karma à son avantage
Il y a mille et une façons d’envisager les nombres en numérologie.
Je fais souvent la corrélation avec les arcanes majeurs du tarot et les plantes associées du herbcrafter’s tarot de Joanna Powell, qui sont très parlantes pour moi.
Prenons les quatre nombres considérés comme des dettes « karmiques » majeurs et analysons-les de façon positive :
* Le 13 aurait pour dette karmique la paresse et la rigidité.
Arcane majeur associé à ce chiffre : L’arcane sans nom, symbole de transformation, de renaissance. Laisser le passé et avancer pour un renouveau.
Plante : Rose d’Inde (tagetes erecta), invite à se régaler des bons moments et à laisser aller ce qui doit se terminer. Comme les fleurs brillantes d’or finissent tôt ou tard par faner et renaître.
L’avis de la numérologue : Les personnes ayant du 13 dans leur thème sont des personnes ancrées et souples aptes à la transformation. Ils ont la capacité de laisser derrière eux de vieux dossiers pour « renaître » et se régénérer tout en ayant appris les leçons du passé.
« Honore ce qui passe.
Célèbre la beauté et la fragilité de la vie.
Accueille la renaissance. »
* Le 14 aurait pour dette karmique les excès et l’impulsivité.
Arcane majeur : Tempérance, symbole de bienveillance, de patience et de guérison.
Plante : le camélia (camellia sinensis) invite à être dans le moment présent pour apporter un équilibre entre toutes les polarités. Yin/Yang – Nord/Sud – Haut/Bas – Droite/Gauche…
L’avis de la numérologue : Les personnes ayant du 14 dans leur thème sont discrètes, inspirées et conciliantes. Elles savent maîtriser leurs pulsions et sont souvent en quête de compréhension des événements qu’elles rencontrent sur leur route.
« Fais confiance à la magie de l’instant présent.
Vois le sacré dans le simple.
Crée une nouvelle énergie à partir de ton nouvel équilibre. »
* Le 16 aurait pour dette karmique l’arrogance lié à l’affect.
Arcane majeur : La maison Dieu, symbole de bouleversements, de révolution intérieure, de déconstruction et reconstruction pour un mieux, un coup de foudre (et de pouce) de la vie.
Plante : Champignon. Les champignons sont les instigateurs de la transformation dans la forêt. Ils déclenchent la guérison. Ils décomposent et absorbent les contaminants environnementaux et recyclent les matières pour apporter des nutriments au sol et aux différents végétaux autour d’eux. Les champignons dans un thème invitent à accueillir les bouleversements pour nourrir son âme et réécrire son histoire avec un bagage de compréhension supplémentaire.
L’avis de la numérologue : les personnes ayant un 16 dans leur thème sont des personnes pouvant prendre des décisions extrêmes, mais réfléchies, bouleversant soudainement leur vie. Le 16 porte une énergie de chutes et de reconstruction pour un meilleur cheminement. Un 16 est souvent secret et porte en lui une grande sensibilité et spiritualité.
« Que la tragédie nourrisse le sol de la renaissance.
Tout est nourriture pour la croissance.
Sois libéré par ton acceptation du changement profond. »
* Le 19 aurait pour dette karmique l’égoïsme et l’injustice.
Arcane majeur : Le soleil, symbole de lumière, de chaleur, d’enthousiasme, de rayonnement et de créativité.
Plante : Millepertuis (hypericum perforatum). Le millepertuis est surtout connu comme une plante qui soulève l’humeur joyeuse. Les « remèdes » à base de millepertuis sont d’un rouge profond ressemblant à du grenat. Cette plante invite à faire des activités et à s’entourer de personnes capables de stimuler et d’exprimer leur lumière de l’intérieur vers l’extérieur.
L’avis de la numérologue : les personnes ayant du 19 dans leur thème sont des personnes souvent très émotives qui éprouvent des sentiments profonds et intenses. Un 19 ne se dévoile pas facilement, leur lumière rayonne de l’intérieur, il faut s’armer de patience pour la découvrir.
« Cultivez le bonheur, la vitalité et la joie.
Le pic de puissance de l’été conjure chaque mal-être.
Brille ! Célèbre ta lumière. »
(source des textes sur les plantes : Joanna Powell Colbert)
La numérologie est l’occasion d’approfondir un peu plus la découverte de nos potentiels, d’ouvrir de nouvelles portes. Et elle n’a pas pour but de nous enfermer dans une vie étouffante et éprouvante. Elle ne demande pas non plus de batailler à chaque instant pour « régler » des conflits, qu’ils soient dans cette vie ou dans une autre, bien au contraire. La numérologie permet d’explorer notre jardin des merveilles et de trouver d’autres sentiers d’émerveillement à fouler. C’est un outil qui nous ouvre un champ des possibles immenses. Alors, si vous avez un nombre considéré comme « karmique » dans votre thème, ne lui accordez pas plus d’importance qu’il ne faudrait. Tout le monde à des « casseroles » a nettoyer.